.

.

.

 Jeanne d'Arc au Bûcher - MAJ sept.2003

.











Irène Jacob en Jeanne d'Arc… 
à Palerme !

© Franco Lannino/Studio Camera/Palermo

Irène et Jeanne…
Certains prénoms évoquent immédiatement un personnage : Irène* c'est… Irène Jacob, Jeanne* c'est… Jeanne d'Arc ! L'une et l'autre évoquent un combat pour reconquérir la paix. Dans le cas de Jeanne, ça finit mal.
"Jeanne d'Arc au Bûcher" nous propose un voyage à rebours, à l'approche du supplice… quand elle va être sacrifiée, livrée aux… bêtes (l'évèque Cochon et les autres… on entend même les moutons, "bê bêê bêê"…).
Jeanne d'Arc ne sait pas lire. Alors, Frère Dominique lui explique comment la mémoire de ce qu'elle a accompli pourra se perpétuer par un livre !
Mais personne n'a expliqué à Jeanne comment se préparer à mourir brûlée vive ! Elle devra affronter le bûcher, seule, et se libèrer de son corps et de la souffrance…
* Bien sûr il y a d'autres Irène (Joliot-Curie, Dunne…) ou d'autres Jeanne,
mais demandez à votre mémoire ou votre moteur de recherche, vous verrez bien !)



Claudel entre mystique et blasphème…
N'ayant pas recommencé le voyage de Tancrède à Palerme (malgré les trésors que nous promettait cette ville) et personne ne nous ayant contacté pour donner un avis sur le spectacle, nous désespérions de vous en dire plus. Merci donc à Irène Jacob d'avoir confié photos et revue de presse, et au Teatro Massimo d'en avoir accepté la reproduction.
Irène Jacob est récitante. Mais son récit est terrible : en réponse à Frère Dominique qui a entrepris d'écrire un livre sur elle, Jeanne évoque les événements qui ont précédé, mais surtout, prise par la peur au moment d'être brûlée, doit trouver en elle la force d'accomplir l'ultime sacrifice.
On est bien loin de l'évocation d'une salle de concert déserte et des quelques personnages intimistes de Berthe Trépat (2000) ! Une foule de personnages, d'animaux, la musique bien sûr mais aussi des choeurs d'enfants, des visions, des projections d'inscription se succèdent sur la scène du Teatro Massimo transformée en Grand-Place, sur les personnages, sur Jeanne d'Arc qui va périr sur le bûcher.
Il fallait donc bien qu'Irène Jacob puise dans toutes ses ressources de comédienne de théâtre pour donner à nouveau le meilleur d'elle-même et incarner Jeanne. La presse italienne salue sa performance (voir plus bas). Un récit, oui mais quel récit !
Irène Jacob elle-même a été impressionnée par la mise en scène et le souffle qui ont soutenu ce spectacle : un "oratorio expérimental" de 1938 qui méle récit, chant, mime et danse, où alternent les scènes mystiques et des épisodes grotesques, irrévérencieux, à la limite du blasphèmatoire.
Le travail conjugué d'Honneger et de Paul Claudel avait concrétisé ce paradoxe, montré ce grouillement, cette agitation de la fin du Moyen-Age qui suivit une jeune fille venue sauver un roi, mais finit aussi par la juger et la brûler. La nouvelle mise en scène de Daniele Abbado et la direction musicale de Stefan Anton Reck ont visiblement réussi à lui redonner sa… flamme !

Merci à Irène Jacob et au Teatro Massimo pour les photos et la revue de presse !


Jeanne
… tous ces temps, tous ces temps que voici,
J'ai vu beaucoup de plumes à l'œuvre autour de moi.

Frère Dominique
Tout cela a fait un livre.

Jeanne
… la comprends-tu maintenant cette épée que Saint-Michel m'a donnée ? Cette épée ! Cette claire épée ! Elle ne s'appelle pas la Haine, elle s'appelle l'Amour !


  (Nous reproduisons les pochettes des Cd de l'Orchestre Symphonique Français (Dir. Petigirard) et de l'Orchestre National de France (Dir. Osawa)… mais plusieurs versions enregistrées existent)



"C'est une fille Deutsche Grammophon,
Au début, ça vous étonne
Une fille Harmonia Mundi…
Au début vous êtes surpris…"
chantait-elle, accompagnant Vincent Delerm…

Le saviez-vous ?
En 2000, j'interrogeais Yves (Paris) sur l'image qu'il se faisait d'Irène Jacob et des rôles où il l'aurait volontiers imaginée. Marqué par "Rouge", il choisit spontanément… Jeanne d'Arc !
Donc si vous voyez Irène Jacob dans un rôle, ne désespérez pas, peut-être que…
Madame Melville avait un collègue professeur qui s'appelait… Monsieur Darc, et elle consacrait ses loisirs à achever un ouvrage historique… quelque chose comme un autre regard sur… Jeanne d'Arc !



"Irène Jacob, attrice per Antonioni e Kieslowski, è intensa nella nudità essenziale della recitazione."
La Stampa du 26/01/03

"Lo scontro tra l'Inquisizione e la pulzella d'Orleans viene visualizzato negli ultimi momentidi vita di Giovanna, quando le suggerisce Claudel, lo realizza Abbado, insistendo sui ricordi dell' eroina proiettati su un velo trasparente che ora nasconde quanto l'attrice Irene Jacob, Giovanna dimessa, remissiva, projettata ormai in una dimensione che non ha nulla di terreno. Applausi a non finire per l'atttrice svizzera tanto cara a Kieslowski con cui realizz' film "Rosso" e "La doppia vita di Veronica"…""
Ansa, 22/01/03



Merci à Irène Jacob… et à Deutsche Grammophon !
Merci/Thanks to: Teatro Massimo (Mario Pintagro) & Studio Camera.


© Franco Lannino/Studio Camera/Palermo  


Irene Jacob
as Joan of Arc in Palermo !

La Vierge : Gabriella Costa/Elena Poesina
Porcus/le clerc : Jeremy Ovenden/Juan Carlos Valls
Jeanne d'Arc : Irene Jacob
Frère Dominique :
André Wilms (déjà récitant avec Irène Jacob en 2001 à Manosque)
Jean de Luxembourg : Claudio Petrì…

Direttore/Conductor: Stefan Anton Reck
Regia: Daniele Abbado
Scenografia: Giovanni Carluccio
Costumi: Carla Testi
Regia Video: Luca Scarzella
Coreografia: Giovanni Di Cicco…
Realizzatore luci: Bruno Ciulli…
Orchestra, Coro, Corpo di Ballo, Piccoli Danzatori e Coro di Voci Bianche del Teatro Massimo…



© Franco Lannino/Studio Camera/Palermo  

Some christian names sounds familiar : Irene for Irene Jacob, Joan for Joan of Arc (in France or England, anyway !). They are fighting for freedom. But Joan died.
Joan of Arc is up to be burnt, so " Jeanne d'Arc au Bûcher " is made of flashback.
She do not know reading : but Brother Dominique engage in a book about her, to perpetuate the memory of her actions !
Nobody explained to Joan how she could get ready to be killed by fire ! Now, she has to brave the flame and to escape from body and suffering… her ultimate sacrifice.



© Franco Lannino/Studio Camera/Palermo  

Joan
All these times, all theses times untill now.
I''ve seen many pens at work around me…


Brother Dominic
All that has made a book.

Joan
Do you understand now… this sword that St Michael gave me? This sword! This bright sword! She is not called Hate, she is called Love!

("Jeanne au Bûcher" de Paul Claudel)

© Franco Lannino/Studio Camera/Palermo